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Libération

La mort au volant du parrain corse «Jean-Jé» Colonna

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Ancien de la French Connection, ce célèbre truand pouvait jouer un rôle de «juge de paix» dans le milieu.
publié le 2 novembre 2006 à 23h56

La Corse n'a plus de parrain. Jean-Baptiste Jérôme Colonna, dit «Jean-Jé», considéré dans un rapport parlementaire de 1998 comme «le seul parrain corse», est mort hier d'un banal accident de voiture. «Arrêt cardiaque», ont constaté les pompiers sans pouvoir préciser s'il était antérieur ou consécutif à sa sortie de route. Agé de 67 ans, Jean-Jé était seul au volant lorsque son véhicule est tombé dans un ravin près de Porto-Pollo (Corse-du-Sud). Après plusieurs tonneaux, il a été sorti inconscient de sa voiture en flammes.

Bleu de travail. Le nom de Jean-Jé Colonna ­ qui n'a rien à voir avec Yvan Colonna ­ est intimement lié à la French Connection. En 1978, il avait été condamné à dix-sept ans de prison pour avoir été l'un des organisateurs de ce trafic d'héroïne à destination des Etats-Unis organisé dans les années 50-60 depuis la région marseillaise. Alors en cavale au Brésil, il verra ces faits prescrits en 1985, année de son retour en Corse. Depuis, Jean-Jé vivait à Pila-Canale, village proche de Propriano, où il cultivait la discrétion, arborant même «son bleu de travail pour ne pas montrer qu'il était différent des autres», selon un proche. Une discrétion assortie de quelques virées luxueuses, lorsqu'il s'adonnait à la pêche au gros sur un yacht prêté par un ami...

C'est le rapport Glavany rédigé en 1998 par une commission d'enquête parlementaire qui le ressort de l'ombre. Il y est accusé d'avoir continué à «entretenir un certain nombre d'activités