Toulouse de notre correspondant
Les bébés ne se congèlent pas qu'en Corée du Sud. Une mère de quatre enfants vient d'être incarcérée à Toulouse pour en avoir conservé un cinquième pendant deux ans entre les glaces et les volailles surgelées. Selon le parquet, l'autopsie pratiquée jeudi matin indique que la petite victime, née parfaitement vivante, est morte par étouffement à l'été 2004 avant d'être stockée dans le congélateur familial.
«Je ne pouvais pas le garder», a seulement expliqué la mère dès ses premiers interrogatoires. «Je ne suis pas un psychiatre et encore moins un avocat, souffle un enquêteur de la sûreté ébranlé par l'affaire. Mais je dirais qu'elle a tué son bébé pour ne pas le garder tout en le gardant tout de même près d'elle.» C'est l'ex-compagnon de l'infanticide présumée qui a découvert le petit corps en début de semaine. De passage au domicile pour y voir ses enfants, il avait entrepris de mettre au frais quelques courses. Il en a averti tout de suite «une association», selon le propos délibérément imprécis du procureur Paul Michel. Laquelle association a aussitôt prévenu la police.
Entendue par la brigade des mineurs, la mère n'a pas été longue à reconnaître les faits. Elle n'avait de toute façon jamais caché son état lorsqu'elle était enceinte. Sa fille aînée, âgée de 19 ans mais encore mineure en 2004, en aurait témoigné au début de l'enquête, même si son avocat Me Olivier Vercellone dit aujourd'hui qu'elle n'était «au coura