Réformer le paiement à l'acte en médecine de ville? «Nous avons perdu vingt ans, mais nous n'avions pas les moyens de gagner ce combat idéologique", lâche Claude Pigement, délégué national au PS sur les questions de santé. Aujourd'hui encore, il n'y a toujours pas un mot dans les différentes contributions socialistes sur la problématique du paiement à l'acte, pourtant essentielle car elle structure toute la médecine de ville.
Le paiement à l'acte est un mot un rien barbare, mais il est lourd de symboles. Il renvoie à l'image d'Epinal de la médecine : un médecin et un malade et, entre les deux, rien d'autre qu'un entretien singulier, le paiement à l'acte symbolisant la liberté des deux. Il est, en quelque sorte, le négatif de toute médecine salariée. Or les symboles ont un coût.
analyse l'économiste de la santé Béatrice Majnoni d'Intignano
. C'est ce qui se passe en France : le coût global de la médecine de ville n'en finit pas d'augmenter, sans pour autant que le patient y gagne. Plus paradoxal, même les médecins généralistes y perdent. Quand on regarde les revenus des médecins dits de première ligne, que ce soit aux Etats-Unis, au Danemark, voire en Angleterre, ce sont les bons vieux médecins de famille français qui gagnent... le moins.
, détaille Jean de Kervasdoué, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, proche du PS.
Que faire ? Schématiquement, il y a trois manières de rétribuer les médecins de ville. Soit à l'acte (comme en France), soit