Lyon de notre correspondant
La voix de Bruno Gollnisch a résonné dans la salle d'audience, au moment de reconnaître «l'extermination des Juifs d'Europe par le régime national-socialiste» par «l'utilisation de chambres à gaz». Le leader frontiste n'a pas prononcé les mots, mais les a repris à son compte, hier en fin d'après-midi, devant le tribunal de Lyon. Il était jugé pour des propos tenus en 2004 au sujet des chambres à gaz. Le tribunal avait consacré la journée aux questions de procédure, puis à une interminable autojustification du prévenu. Le coup de théâtre est intervenu en toute fin d'après-midi, lorsque le président a cédé la parole aux parties civiles.
Alain Jakubowicz, avocat de la Licra, a commencé à interroger Bruno Gollnisch sur la Shoah, mais il n'a recueilli que des réponses vagues. Alors il l'a secoué : «Pourquoi ne pouvez-vous pas dire : "Oui, effectivement, on a éliminé des Juifs dans les camps, dans des chambres à gaz" ?» Bruno Gollnisch a d'abord refusé de répondre à cette question «inquisitoriale», puis il a lancé, comme un défi : «Si je le dis, vous vous désistez ?» L'avocat s'est rassis, a reproché à l'homme politique d'éluder la question. Puis s'est relevé brutalement pour dire que oui, il se désisterait, si le numéro 2 du Front national reprenait à son compte cette phrase : «L'extermination des Juifs d'Europe par le régime national-socialiste, pendant la Seconde Guerre mondiale, constitue un crime contre l'humanit