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Libération
Interview

Plainte à vif chez les travailleurs de santé publique

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En grève hier, Béatrice Broche, médecin à la Ddass, fait le point sur une profession méconnue et délaissée.
publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Un tiers des 400 médecins inspecteurs de santé publique (Misp) était en grève hier à l'appel de leur unique syndicat, le Smisp, dont une cinquantaine se sont rassemblés devant le ministère de la Santé. En crise depuis plusieurs années, ces praticiens payés par l'Etat réclament une réforme urgente de leur statut (Libération d'hier). Béatrice Broche, médecin à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) de Nîmes (Gard), fait le point sur une profession méconnue.

Vous êtes sur tous les fronts sanitaires, mais personne ne vous connaît. Pourquoi ?

Pour l'administration, nous sommes des marginaux, parce que médecins et peu nombreux. Et pour les médecins, nous sommes des marginaux parce que fonctionnaires. Quant aux étudiants, ils ne connaissent quasiment pas la filière. La plupart des internes qui choisissent la santé publique, soit 70 par an, resteront à l'hôpital. Très peu iront travailler dans une Ddass. En fait, la plupart des médecins inspecteurs de santé publique ne commencent à exercer cette spécialité que vers 45 ans, après une carrière en médecine scolaire, humanitaire... Notre moyenne d'âge est de 50 ans, et de gros bataillons vont partir à la retraite dans les cinq ans à venir. L'an dernier, seulement 10 nouveaux sont arrivés. Il faut absolument faire connaître la profession et la rendre attractive, sinon nous allons disparaître.

Au quotidien, que fait un médecin dans une Ddass ?

Les missions sont extrêmement nombreuses, mais il faut en pr