«Faire du ciel le plus bel endroit de la terre.» Le slogan de la compagnie Air France, Marc Fredaine Niazaire, 30 ans, se le repasse en boucle depuis un mois. Cloué sur son lit d'hôpital où il ne peut ni boire ni manger, ce grand gaillard de nationalité congolaise, père de deux petites filles dont les photos trônent sur sa table de chevet, a une autre obsession : «Pourquoi moi ?» Beau, sportif, Marc Fredaine Niazaire «ne comprend plus ce qui tourne dans [sa] tête» depuis le 15 octobre. Ce jour-là, le patron de la ligne de vêtements Ethnick, un habitant d'Evry (Essonne), emprunte le vol AF7629 parti à 16 h 30 de Bordeaux en direction de Paris-Charles-de-Gaulle. Il s'installe au septième rang, à côté d'un couple de personnes âgées. Au bout d'une trentaine de minutes, un steward le sort de sa lecture : «Monsieur, désirez-vous une boisson ?» Ce sera un café qui, dès la première gorgée lui paraît bien chaud. Le temps de croquer un gâteau, le passager reprend sa tasse en main. Il raconte : «Après avoir bu deux gorgées, j'ai ressenti une forte sensation de chaleur, mes lèvres donnaient l'impression d'exploser, la vapeur montait aux oreilles et aux yeux, j'ai commencé à baver, ma langue enflait, je pouvais à peine respirer.»
Une gifle. Il tente de se faire vomir lorsque le chef de cabine intervient et demande, par micro, s'il y a un médecin à bord. Une femme se lève, présente, selon Marc Fredaine Niazaire, une carte professionnelle allemande et dema