Dominique de Villepin ne peut guère compter sur Arnaud Lagardère pour le sortir de la nasse Clearstream. Le coprésident d'EADS, héritier de l'empire Lagardère, a été entendu lundi comme témoin par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, à propos d'un rendez-vous avec Dominique de Villepin le 23 septembre 2004. A cette date, le corbeau avait déjà envoyé les faux listings et la DST soupçonnait mais sans pouvoir le démontrer Jean-Louis Gergorin, vice-président d'EADS, d'en être l'auteur. Dans une précédente audition, Pierre Bousquet de Florian, directeur du contre-espionnage, a évoqué ce rendez-vous entre Villepin, alors ministre de l'Intérieur, et le patron de Gergorin. Il dit l'avoir suggéré afin de crever l'abcès, préparant même un «pense-bête» à l'attention du ministre de l'Intérieur. Dès le lendemain, un petit-déjeuner en tête-à-tête est pris place Beauvau.
Selon le témoignage de Lagardère, révélé hier par le Parisien,«à aucun moment M. de Villepin ne m'a fait part du fait que Jean-Louis Gergorin était désigné, par certaines sources, comme étant le corbeau de l'affaire Clearstream. A aucun moment, il ne m'a fait part de son implication dans cette affaire». De quoi ont-ils donc parlé ? «M. de Villepin m'a clairement fait part de ses craintes d'une déstabilisation d'EADS, par rapport à ses clients et ses concurrents étrangers.» Dans un communiqué publié hier, le groupe Lagardère précise qu'ils ont évoqué «les rivalités au sein d'EADS et la situat