A peine voté, aussitôt contesté. L'adoption définitive, mardi, par la commission mixte paritaire du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) n'a pas calmé la colère des partenaires sociaux. Un certain nombre d'entre eux estiment avoir été doublement grugés. D'abord parce que le texte est rempli de cadeaux à la médecine libérale. Ensuite parce que le gouvernement a pris un malin plaisir à court-circuiter les négociations en cours entre l'assurance maladie et les syndicats médicaux.
Amendements curieux. Le résultat est paradoxal. A l'origine, le PLFSS avait été critiqué pour sa... grande banalité. Ce texte qui vise à encadrer la progression des dépenses de santé en fixant des objectifs précis avait été qualifié de «coquille vide», «sans cohérence», sans «perspectives». Et voilà qu'au cours de la discussion à l'Assemblée puis au Sénat, le gouvernement a modifié son texte, acceptant parfois des amendements curieux. Comme cette enveloppe supplémentaire de 200 millions d'euros accordée aux médecins libéraux, sans contrepartie réelle. Ou encore cet amendement qui prévoit la création d'un nouveau secteur tarifaire, dit «optionnel», qui va permettre aux chirurgiens disposant des titres requis pour accéder au secteur 2 (tarifs libres) de pratiquer des dépassements d'honoraires «encadrés». Médecins, assurance maladie et organismes complémentaires sont d'accord sur l'idée de discuter de la création d'un tel secteur, réclamé par les chir