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Libération

Futur tribunal de Paris, tribunal des conflits

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Résultats hier d'un concours d'architectes pour un bâtiment sur un terrain que la ville n'entend pas lâcher.
publié le 28 novembre 2006 à 0h16

Drôle d'ambiance. En pleine bataille entre la ville de Paris et le gouvernement sur l'implantation du futur tribunal de grande instance, plus gros morceau du palais de justice (qui devrait conserver, sur l'Ile de la Cité, une activité avec les hautes juridictions), l'établissement public mandaté par l'Etat a présenté hier le résultat du concours d'idées international qu'il a lancé sur ce projet. Un concours pour du beurre puisque le site de Tolbiac que vise la chancellerie ­ une ancienne halle de la Sernam dans le nouveau quartier de Paris-Rive gauche ­ est justement celui dont la municipalité ne veut pas. Elle propose en échange un autre morceau de ce quartier, plus excentré, qu'elle appelle «Masséna-Rive de Seine». «Une parcelle de coeur d'échangeur qu'on a rebaptisée», a persiflé hier Christian Cléret, directeur général de l'Etablissement public du palais de justice de Paris (EPPJP), organisateur du concours d'idées.

Le blocage est sévère. Dès vendredi soir, dans un communiqué intitulé «la ville de Paris dénonce», la municipalité martelait : «L'Etat ne maîtrise ni le foncier ni la règle d'urbanisme, sauf à imposer sa volonté par la loi». Pour bâtir de force dans cette zone, il faudrait en effet un texte ad hoc au Parlement. Attention, a répondu hier Christian Cléret lors de la conférence de presse : «Si l'Etat veut se donner les moyens d'avancer, dans le droit français, il peut se les donner.» A six mois des élections ? Pas sûr.

Reste le poids de l'opin