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Libération

Le braquage était presque parfait

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L'attaque du fourgon de Gentilly en 2000 décortiquée hier par la cour d'assises de Paris.
publié le 28 novembre 2006 à 0h16

L'attaque du fourgon de la Brink's n'a duré que «cinq à huit minutes». La cour d'assises de Paris y consacre cinq semaines. Les treize accusés, qui passent pour des experts en la matière, écoutent les policiers de la brigade de répression du banditisme (BRB) décortiquer ce gros coup à 41 millions de francs (6,3 millions d'euros), mine de rien, avec l'air détaché de mecs pas concernés. Le 26 décembre 2000, à 13 h 50, un fourgon blindé de la Brink's démarre d'un dépôt du CIC à Gentilly (Val-de-Marne), chargé à bloc. Il emporte vers la Banque de France à Lognes «la recette de Noël de grands magasins, une grosse cinquantaine de sacs qui contiennent chacun des liasses de mille billets de différentes coupures, jusqu'à dix à quinze kilos par sacs, en tout 81 millions de francs, raconte Jean-Luc Saux, alors commandant à la BRB, une quantité exceptionnelle d'argent». Et ce n'était pas prévu. «Deux fourgons de la Brink's devaient se partager le montant. Manque de chance, le second a eu du retard dans sa tournée, et l'intégralité a été chargée dans le premier à pénétrer le site du CIC.» Les bandits ne s'y trompent pas.

«Etanche». En effet, «le second équipage, qui doit alors servir d'escorte ou de leurre, se gare sur la place de la porte-de-Gentilly, se retrouve en plein milieu du dispositif des malfaiteurs, essuie des tirs nourris, passe la première et réussit à s'enfuir». Les bandits n'ont pas cherché à le «bloquer» : «peut-être savaient-il