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Libération

Maurice Agnelet, «misogyne», «enjôleur» et «amoral»

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Son ex-collaboratrice et l'amant de son fils décédé témoignent.
publié le 28 novembre 2006 à 0h16

Nice envoyé spécial

C'est la fête à Agnelet. Son ancienne collaboratrice, Me Mireille Magnan, dépose devant les assises des Alpes-Maritimes. En 1973, avocate cherchant un stage, elle est allée «chez le président de la Ligue des droits de l'homme [LDH, ndlr]» qu'il était alors. Mais très vite, «l'image s'altère». Elle découvre un être «totalement amoral».«Manipulateur, parfaitement cynique. Jamais rencontré plus comédien que lui. Il ne croit en rien. Ni en lui, ni en l'autre. Un contraste de belles idées et d'actions mauvaises. Un grand pervers.» Il lui annonçait : «Ce soir, je vais me taper cet homme marié.» «C'était son grand plaisir», assure-t-elle. Avec les femmes, il se montrait «misogyne et enjôleur. Il séduisait seulement les plus riches. Heureusement, j'étais pauvre».

«Diabolique». Parmi elles, Agnès Le Roux, héritière du casino du Palais de la Méditerranée. «Agnès, une âme d'enfant. Un ange qui parlait avec son coeur. Eperdument amoureuse. Elle ne voyait pas les défauts de ce prince. Pour elle, ce n'était pas important s'il lui prenait un peu d'argent.» Il lisait à haute voix, au cabinet, ses lettres d'amour, «avec un rire diabolique». Il avait une autre amante, Françoise. «Il prenait un malin plaisir à réunir ces deux femmes pour des soirées de la LDH.»

Quand Agnès a disparu, à la Toussaint 1977, «il nous a dit : "Elle est allée promener sa peine à travers les océans." Je lui ai dit que je pensais