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Libération

SDF : grève toulousaine contre le manque de lits

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Des travailleurs sociaux accusent l'Etat de vouloir vendre des locaux plutôt que d'y loger des sans-abri.
publié le 28 novembre 2006 à 0h16

Toulouse de notre correspondant

«Quand la préfecture dit ne pas avoir de locaux disponibles pour l'hébergement d'urgence, c'est qu'elle ne veut pas en trouver.» La charge est signée par les syndicats SUD et CGT, qui, hier, ont accusé l'Etat de préférer vendre ses locaux inoccupés «au prix du marché» plutôt que de les confier à des associations en charge de cette urgence. «L'allégement des charges de l'Etat passe avant le règlement de la question sociale», a pesté hier l'assemblée générale des personnels toulousains de la veille sociale (qui assure la permanence téléphonique au 115 et accueille les SDF dans les hébergements d'urgence), en grève depuis jeudi.

Au «Monopoly» de la grande précarité, l'hôpital La Grave pourrait ainsi héberger quelques sans-abri dans son bâtiment désaffecté dit des «108 lits». Selon la préfecture, la commission départementale de sécurité s'y oppose. «Elle ne s'y opposait pas quand y était encore hébergé le service de gériatrie, relève Benoît Cazals pour le syndicat SUD. Sa reconversion est en projet, et des opérations immobilières s'y préparent.» Les grévistes accusent la préfecture de «mauvaise foi». Ils jugent «inadmissible» de l'entendre dire que 92 lits supplémentaires sont ouverts en cette période hivernale, alors que 22 le sont d'après eux.

Pour arriver à son chiffre, la préfecture recense les lieux qui ne devraient, de son propre aveu, permettre l'accueil d'urgence qu'«au cours du mois