Comme souvent avec Nicolas Sarkozy, ses projets sont plus brillants dans la publicité qu'à l'épreuve du réel. Ainsi, l'article 6 de son projet de loi de prévention de la délinquance instaurant un Conseil pour les droits et devoirs des familles (CDDF) a été sérieusement écorné lors de son examen à l'Assemblée nationale. Cet article prévoit aussi que le maire puisse proposer un accompagnement parental, après consultation du CDDF, lorsque «l'ordre, la sécurité ou la tranquillité publics sont menacés» par «défaut de surveillance ou d'assiduité scolaire d'un mineur».
Les oreilles du ministre de l'Intérieur ont dû siffler lundi vers minuit quand, en son absence de l'hémicycle, le texte a été pilonné par les députés de l'opposition et accueilli avec une certaine perplexité parmi la majorité. «Dans le domaine de l'aide à la parentalité, nous avons encore bien des progrès à accomplir. Les mesures préconisées me paraissent néanmoins un peu désordonnées et maladroites», a estimé le député UMP Pierre Cardo.
Finalement, l'Assemblée a décidé de rendre facultative la création du CDDF, initialement obligatoire pour les communes de plus de 10 000 habitants. Les députés ont adopté un amendement du rapporteur Philippe Houillon (UMP), qui répond aux souhaits formulés par le président de l'Association des maires de France, Jacques Pélissard. Le député PS Jean-Pierre Blazy a estimé «sage» cette décision : «Qu'on parle des droits et des devoirs des familles, soit. Mais