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Libération

La justice face à ses premières mosquées brûlées

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Ils avaient incendié deux lieux de culte en 2004 à Annecy : quatre jeunes extrémistes sont jugés durant une semaine aux assises. Une première pour ce type d’affaire.
publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Annecy envoyé spécial

La cour d'assises de la Haute-Savoie juge à partir de ce matin deux anciens militaires, un supporter du PSG, et un chauffeur-livreur. Ils sont accusés d'avoir incendié deux mosquées, le 5 mars 2004. Ils voulaient «affirmer une réaction à l'expansionnisme musulman». C'est la première fois qu'une cour d'assises est amenée à juger des «dégradations graves du bien d'autrui à raison de la religion par un moyen dangereux pour les personnes».

Selon une de leurs amies, les quatre hommes «baignaient dans une ambiance raciste». Ils ressassaient les faits divers impliquant des jeunes d’origine arabe, énuméraient les aides sociales dont bénéficiaient les familles. Nicolas Paz (26 ans), videur, appartenait depuis longtemps au mouvement hooligan du PSG. Michel Guégan (23 ans), ancien militaire au 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, collectionnait les symboles nazis et les photos de tombes juives profanées. Xxxx (21 ans), caporal dans le même bataillon, s’est défendu d’être d’extrême droite, mais recevait en prison les revues du Front national. Enfin, Damien Gallaud, ancien videur, (23 ans), se serait laissé entraîner par camaraderie. Après avoir pensé tagger des bâtiments ou incendier des kebabs pour s’en prendre à la communauté musulmane, ils auraient arrêté leur choix sur l’incendie de deux mosquées, un vendredi, jour de la grande prière, à Annecy et ses environs.

Quatre à cinq réunions ont eu lieu. Puis le caporal a acheté, jeudi 4 mars,