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Libération

Maurice Agnelet : assassin présumé, cabotin avéré

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La mauvaise foi triomphante, il déstabilise la cour d'assises à Nice.
publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Nice envoyé spécial

Maurice Agnelet a repris la robe. C'est officiel. L'avocat est radié depuis 1978. On le disait médiocre. C'est faux. Il n'avait pas un dossier à sa mesure. Cette fois, il l'a : lui-même. Vingt-neuf ans qu'il le travaille. Devant les assises des Alpes-Maritimes, l'ex-maître Maurice Agnelet défend Agnelet Maurice, 68 ans, jugé pour l'assassinat d'Agnès Le Roux qu'il nie. Il y a du boulot.

Il se lève à 2 heures du matin pour envoyer des courriels à ses avocats. Grande carcasse habillée aux couleurs de l'automne, pantalon de velours et écharpe marron, veste pied-de-coq beige, pull gris, il occupe l'espace. C'est une belle machine intellectuelle, qui répond pied à pied. Du verbe et de la verve. Energique, combatif, vif. Humour, ironie, causticité, jusqu'au Guignol, qui met les rieurs de son côté.

Arrogant. Il avait mal débuté le procès. Depuis jeudi, sixième jour d'audience, il monte en puissance. En face, on s'épuise. «Je sais que vous aimeriez présider l'audience, mais je m'autorise encore à le faire !» indique le président Tournier. Par moments, Agnelet maîtrise les débats. Mais ne se maîtrise plus lui-même. Il en fait trop, limite arrogant. A la pause, il donne une conférence improvisée au public.

Drôle de gaillard. Il a l'art de l'esquive. Répond souvent à côté, même à ses avocats. La mauvaise foi, voilà son moteur. «Vous arrive-t-il de dire la vérité ?» demande le président qui en perd flegme et bonhomie. Il déstabilise tout le monde. «Je n