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Libération

Un Turc se pend dans un centre de rétention

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Arrêté lors d'un contrôle sur un chantier, il devait être expulsé avant le 9.
publié le 4 décembre 2006 à 0h21

Une enquête a été ouverte après le suicide par pendaison d'un jeune sans-papiers turc dans le centre de rétention du Canet, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Kazim Kastule, 22 ans, sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière, s'est pendu vendredi soir dans sa chambre. L'homme qui partageait sa chambre a tenté de lui porter secours et a alerté les gardiens, mais les pompiers n'ont pu le réanimer. «On ne comprend pas ce qui s'est passé. Pendant une demi-heure, l'autre homme a appelé les secours et personne n'est venu, accuse un codétenu tunisien. Si les secours étaient arrivés plus tôt, peut-être qu'on aurait pu le sauver.» Choqués, certains des 90 étrangers retenus au Canet ont vivement dénoncé leurs conditions de détention et le fonctionnement du centre.

«Kazim s'est suicidé parce qu'on nous traite comme des chiens», s'est emporté un homme détenu depuis neuf jours. Selon un autre, deux détenus, dont un mineur de 16 ans, ont fait récemment des tentatives de suicide. Un membre à Paris du Collectif de la communauté tunisienne donne, lui, des exemples de personnes malades retenues abusivement. Il cite ainsi le cas d'un Tunisien, cardiaque et diabétique, sous le coup d'un «arrêté d'expulsion totalement infondé» ; et celui d'un Egyptien «épileptique et asthmatique» dont le suivi médical «laisse à désirer».

«Nous ne connaissons pas les raisons de son acte, cependant cela met en évidence l'absurdité et la violence d'un système qui e