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Libération

Carrefour en flagrant délit d'hyper discrimination

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publié le 8 décembre 2006 à 0h25

Elvira, 15 ans, bagues aux dents et sourire angélique, pouffe de rire à l'entrée de l'hypermarché Carrefour, centre commercial de Rosny 2 (Seine-Saint-Denis) : «Un jour la cantine a fait grève. Nous sommes venus à cinq ou six acheter à manger au Carrefour et ils ne nous ont pas laissé entrer. Fallait qu'on soit accompagnés, soi-disant. Ils croient que c'est une boîte de nuit ici ?» Sa copine Sylvie a retenté sa chance lundi dernier. En vain. «Maintenant, c'est fini, je n'essaie même plus», dit-elle.

Ecriteau illégal. Ce n'est qu'hier matin que l'interdiction faite aux mineurs de pénétrer dans le magasin a été levée, quelques heures après la publication, dans le Parisien, d'un article détaillant le règlement affiché à proximité des caisses. En toutes lettres, un écriteau stipulait : magasin interdit aux «animaux» et aux «mineurs non accompagnés d'un adulte»... Impossible, pourtant, de voir le document dont le caractère illégal est avéré. «Les affiches ont été retirées dans la matinée avant mon arrivée», reconnaît Philippe Barrier, directeur régional de Carrefour. A ses côtés, une responsable des relations presse verrouille : «Je ne vais pas la montrer car je n'ai pas envie que vous la filmiez», explique-t-elle à une équipe de télévision.

Jusque-là, la consigne de filtrer les mineurs semblait scrupuleusement appliquée dans cet hypermarché situé au coeur d'une vaste galerie marchande, à proximité de cités sensibles. A l'extérieur d