Annecy envoyé spécial
Impressionnant tout au long du procès, le responsable de la mosquée d'Annecy trouvait vendredi le verdict «sévère». La cour d'assises de la Haute-Savoie venait de condamner les trois auteurs principaux de l'incendie de deux mosquées, le 5 mars 2004, à des peines de trois à cinq ans de prison ferme. «Ce qu'ils ont fait est grave et nous attendions que la cour d'assises de la République le dise, confiait Abdallah Ben Bentaleb. Mais c'est dur de savoir que des jeunes gens vont retourner en prison. Ils peuvent changer, ce sont des humains, ils méritent une autre chance.» Les condamnés ne retourneront en réalité pas longtemps en prison. Avec les remises de peines, leur détention préventive couvre pratiquement ce qu'il reste à faire.
Michel Guégan prend la peine la plus lourde : cinq ans ferme. Abandonné à la naissance, il a été élevé par une famille d'extrême droite, dessinait des croix gammées à l'adolescence, avant de découvrir à sa majorité que son vrai père était arabe. Un demi-oedipe qui l'a plongé dans une sérieuse dépression. Gavé de littérature nazie, de références aux Waffen SS, il a été l'«idéologue» de ce dossier, selon les enquêteurs et l'avocat général.
Nicolas Paz, fils de pieds-noirs, passé de la «rancoeur» vis-à-vis des «Maghrébins» aux hooligans du PSG, a écopé de cinq ans dont quatre ferme, plus trois ans de mise à l'épreuve.
Xxxx, ex-caporal qui, enfant, a vu sa mère se suicider, prend cinq ans, dont d