Lyon de notre correspondant
Pour la première fois, une cour d'assises jugeait, la semaine dernière, des incendiaires de mosquées. Cinq personnes condamnées, les trois plus impliquées écopant de trois à cinq ans de prison ferme (Libération de ce week-end). Avec les remises de peine, ils seront tous libres dans quelques semaines, ce qui soulage les responsables des lieux de cultes incendiés. Ils ne voulaient pas que les jeunes gens (23 à 29 ans) retournent en prison. Ils attendaient seulement un procès pour dire ce qu'ils ont ressenti, écouter les explications des auteurs et entendre la justice dire la gravité de ces actes. Ils ont eu droit à un procès exemplaire.
Marâtres. Les auteurs d'incendies de lieux de cultes sont rarement retrouvés. Et lorsqu'ils sont arrêtés, leurs faits sont souvent requalifiés pour être jugés rapidement devant un tribunal correctionnel. En conservant cette fois le caractère criminel, la justice s'est donné les moyens d'explorer la personnalité des prévenus. La conduite des débats, par un jeune magistrat, Philippe Busché, pourtant peu habitué aux assises, a laissé longuement la parole aux accusés, permettant de comprendre le mécanisme menant du racisme ordinaire au passage à l'acte.
Les trois principaux «nazillons» ont décrit des enfances douloureuses, étonnamment ressemblantes. Tous trois disent avoir souffert d'abandon, de manque d'amour, puis auraient été élevés par des marâtres et des pères passifs, dans des familles plutôt racistes. Ils en o