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Libération

«Pendant ce temps, votre voiture se balade seule ?»

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publié le 18 décembre 2006 à 0h32

Paris tribunal de police

C'est un médecin appelé par les urgences. Le radar l'a flashé en pleine nuit sur la nationale 13. Il roulait à 71 km/h au lieu des 70 autorisés. Il s'approche de la barre, un grand homme, la cinquantaine, voix calme : «Je reconnais tout à fait l'infraction.»«Etant donné le faible dépassement et vos fonctions, admet la présidente, vous avez une excuse légitime : vous êtes relaxé, la consignation de 68 euros vous sera remboursée.»

Lui, c'est plus compliqué. Au lieu des 130 km/h autorisés, il roulait à 146 km/h (vitesse constatée), ramenés à 138 km/h (vitesse retenue par le tribunal) grâce aux 5 % de rabais automatiques. Le radar l'a flashé dans sa 607 en Côte-d'Or, peu avant minuit. La voiture appartient à la société d'un homme d'affaires absent à l'audience, mais dont l'avocat jure que ce n'était pas lui qui était au volant. Voilà l'agenda de son client : dîner chez Me Kanter à Annecy, et, le lendemain matin, départ pour Val-d'Isère. Le procureur doute que la 607 ait été confiée à des subordonnés, estime qu'un agenda électronique est modifiable et note qu'il n'y a pas de facture du restaurant. «Je pense que c'est lui qui était au volant.» 300 euros d'amende.

Un jeune homme approche. Il roulait à 105, au lieu de 90. «Vous êtes jeune conducteur, dit le procureur, vous avez perdu un point, un deuxième est en jeu. 15 km de dépassement, c'est beaucoup, il faut être attentif ! 180 euros.»«Vous avez quelque chose à a