Ils seraient menés à la baguette et sous-éduqués. Ils vivraient en France sans connaître Johnny Hallyday. Ils habiteraient un château dont ils ne pourraient jamais sortir, ne fêteraient pas leur anniversaire ou ne chanteraient qu'en anglais. Une commission parlementaire a rendu hier un rapport sur l'influence des sectes sur les mineurs, intitulé «L'enfance volée. Les mineurs victimes des sectes», avec 50 propositions à l'appui. Parce que leurs parents sont témoins de Jéhovah, membres de Tabitha's Place, des frères de Plymouth ou d'une communauté fichée par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), des enfants seraient en danger. Combien sont-ils ? Des dizaines de milliers, avancent les députés. «Entre 30 000 et 80 000», affirme l'un des rapporteurs, avouant toutefois qu'il a eu «du mal à les évaluer, mais tous nos interlocuteurs nous ont donné cette fourchette». Tous victimes d'«enfermement social», tous «privés de soins» et «manipulés» dans l'indifférence totale. Combien de plaintes déposées ? Là encore, les députés ne disposent d'aucun chiffre. «Les morts ne peuvent pas porter plainte, et ce n'est pas parce que l'on ne compte pas de cas qu'il n'y en a pas», explique Jean-Pierre Brard, coauteur du rapport. Cela prouve la «négligence des pouvoirs publics, qui ne font pas les investigations nécessaires», argumente-t-il.
Pour lutter contre les dérives, les parlementaires prop