Le 10 septembre, une information judiciaire pour homicide volontaire est ouverte contre le médecin suspecté du meurtre de sa femme. Débute alors un jeu de pistes qui durera plus de sept ans. Dans les jours qui suivent la disparition du toubib, la mer charrie ses traces. Mais les enquêteurs ont la conviction que l'homme est en fuite. Il a d'ailleurs été vu par un hôtelier de l'île de Man (entre l'Angleterre et l'Irlande) chez qui il aurait séjourné du 7 au 14 septembre. Les enquêteurs sont ensuite aiguillés vers l'île de Lewis, à l'ouest de l'Ecosse. Un corbeau, jamais identifié, l'affirme dans deux courriers envoyés début octobre : «Le docteur Godard est dans la région des îles Hébrides, plus spécialement à Lewis (Ecosse). Sauvez Marius et Camille.» Des dénonciations qui accréditent la thèse d'un scénario prémédité.
Compte bancaire à Madère. En mai 2000, une nouvelle piste semble coller avec le CV de ce docteur, mal vu par ses confrères en raison d'un goût prononcé pour la médecine parallèle, qui est aussi en délicatesse avec l'Urssaf. Elle mène vers Madère, au Portugal, où Godard, un temps lié à un mouvement néopoujadiste spécialisé dans les placements discrets à l'étranger, possède un compte bancaire. Mais l'enquête ne révèle aucun mouvement de fonds après sa disparition.
Le problème, avec le docteur Godard, c'est que tout le monde l'a vu mais qu'aucun récit ne se recoupe. Après Madère, les enquêteurs mettent le cap vers la Crète en novembre 2000. Des Français de pass