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Caissier, gardien de nuit : de plus en plus de lycéens travaillent en plus des cours.
publié le 28 décembre 2006 à 0h39

Nathalie est prof de physique-chimie dans un lycée de Seine-Saint-Denis, situé en zone d'éducation prioritaire. Elle avait remarqué que, depuis trois semaines, l'un de ses élèves ne rendait plus ses devoirs le lundi. «Je l'ai pris à part à la fin d'un cours pour lui demander ce qu'il se passait. Il m'a expliqué qu'il venait d'être embauché chez Pizza Hut, un contrat de 15 heures hebdomadaires, de livreur le week-end. Je lui ai dit que c'était trop lourd. Il m'a répondu : "Qu'est-ce je peux faire d'autre ?"» Car l'élève, en 1re techno, avait besoin de ces revenus pour vivre.

Bourses. «On a beaucoup parlé de la précarité chez les étudiants, mais elle existe aussi chez les lycéens», explique Floréale Mangin, présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL). Pour qu'ils «ne soient plus obligés de se salarier», le syndicat a lancé mardi un appel en faveur de la refonte du système des bourses. Le problème touche en particulier les familles modestes dont les revenus dépassent de peu le plafond des allocations et qui ne touchent donc rien.

Le 18 décembre, l'UNL a révélé les résultats du premier sondage sur le travail des lycéens. Selon cette étude, réalisée par l'institut CSA (1), 18 % ont déjà exercé ou exercent une activité rémunérée pendant l'année scolaire, tout en suivant les cours. Actuellement, ils sont 6 % à travailler. Mais ce taux varie selon le type d'établissement : 11 % travaillent dans les lycées en ZEP.

La plupart du temps, ces jeunes affirment se fair