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Libération

Un CPE en grève de la faim

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Muté d'office, Roland Veuillet proteste en courant et en jeûnant.
publié le 29 décembre 2006 à 0h40

Avec la rage d'un désespéré, Roland Veuillet, conseiller principal d'éducation (CPE) en conflit avec l'Education nationale depuis 2003, a entamé le 24 décembre une nouvelle grève de la faim, devant le tribunal administratif de Lyon. Voilà quatre ans que ce syndicaliste Sud éducation dénonce en vain la sanction disciplinaire qui le frappe.

En 2003, Veuillet avait encouragé la grève des pions dans son lycée de Nîmes, ce qui lui avait valu d'être muté d'office à Lyon, laissant sa famille dans le Gard. Pour mémoire, cette grève nationale des pions préfigurait le mouvement social du printemps qui devait mener des milliers d'enseignants dans les rues. Veuillet a toujours estimé qu'il avait été sanctionné «pour l'exemple».

Il avait alors entamé son premier «arbitrairathon», une course à pied entre Lyon et Nîmes, une façon originale d'attirer l'attention sur son sort, lui permettant d'évacuer la tension accumulée. Puis il a couru à chaque période de vacances, avalant ainsi près de 16 500 km en quatre ans...

Le 7 novembre, la cour administrative de Lyon a confirmé la sanction infligée en 2003, estimant que Roland Veuillet s'était montré à l'époque «agressif et violent» face à la direction de son lycée. Dans une ancienne vie professionnelle, Veuillet a travaillé comme ouvrier sur les chantiers navals de La Ciotat, avant d'obtenir une licence de psycho et devenir éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Son syndicalisme musclé n'a jamais été du goût d