En plein milieu de l'été, le pavillon 57 de l'hôpital Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) ouvrait ses portes à l'association le Coeur des haltes et offrait des chambres, doubles ou individuelles, à 48 SDF (Libération du 10 août 2006). Sans couvre-feu, avec un bail à durée indéterminée, et des armoires pour ranger leurs affaires. Ces centres de stabilisation se veulent le contraire des hébergements d'urgence. Cinq mois plus tard, le pavillon 57 a fermé faute de chauffage, mais deux autres ont ouvert dans l'hôpital. Leur responsable, Béatrice Tessier, fait le point.
Que sont devenus les premiers habitants du pavillon 57 ?
Quinze jours après l'ouverture, les 48 lits étaient pleins. Au début nous n'hébergions que des hommes. Depuis, nous accueillons aussi des femmes seules et des couples. Au moins sept sont partis au bout d'un mois. Deux ont renoué avec leur famille, deux autres, sans papiers, ont quitté les lieux par peur d'une descente de police. Nous n'avons pas de nouvelles des trois autres. Entre-temps nous avons dû changer de bâtiment, et nous avons perdu huit places. Mais la moitié des arrivants du mois d'août nous a suivis. La plupart sont arrivés très alcoolisés, et en quatre mois, ils ont considérablement diminué leur consommation.
Comment expliquez-vous cela ?
Avant d'être accepté en cure, il faut montrer sa motivation et aller aux consultations du médecin. C'est bien plus facile à faire lorsque l'on est stabilisé. L'idée de base est de donner au