Tours envoyé spécial
Ex-adjointe de sécurité, M., 28 ans, n'est pas présente dans la petite salle des délibérés qui tient lieu de tribunal. Elle ne sait même pas que son affaire est examinée. «Elle en est à sa neuvième tentative de suicide», dit son avocat devant la vice-présidente du tribunal correctionnel de Tours. Avant chaque audience, elle recommence. Trois ans après les faits, «ce qui demeure, c'est son désir d'effacement et d'autodestruction : absorption médicamenteuse massive, veines tailladées, défenestration».
«Phobies». Me Michaël Doulikian réclame 100 000 euros de dédommagements provisoires pour sa cliente. Harcelée sexuellement, M. a quitté la police nationale. «Elle n'a plus pu travailler, mais elle n'a pas touché un seul centime.» Elle souffre de «phobies multiples», d'«attaques de panique récurrentes», sur fond «de honte et de culpabilité». Plusieurs fois hospitalisée, elle ne peut plus croiser dans la rue un policier sans être prise de terreur.
Ses ex-collègues, les gardiens de la paix Eric Limouzin et Laurent Petit, ont été condamnés le 7 juillet 2005 à deux ans de prison dont six mois ferme pour agression sexuelle commise en réunion. Sa supérieure, Hélène Tafforin, a écopé d'une peine d'un an avec sursis pour complicité et abus d'autorité. Tous trois avaient été révoqués un an plus tôt par le ministère de l'Intérieur.
Reste la question financière. Leurs avocats sont parvenus à faire reporter trois fois l'audience. «