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Libération

La fin du mégot-boulot-dodo

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Jeudi, plus moyen de s'en griller une au bureau. Visite dans une agence de pub où chacun se prépare au bannissement de la cigarette.
publié le 29 janvier 2007 à 5h43

Sylvain, barman à la cafétéria d'une filiale d'Euro RSCG, dit qu'il n'a pas l'âme d'un flic. Alors jeudi prochain, si les jeunes financiers, juristes et créatifs de cette agence de publicité et de communication allument leur cigarette devant son comptoir en prenant leur café du matin, il leur «rappellera gentiment qu'à partir de maintenant c'est interdit». C'est que ça l'arrange, Sylvain : il a arrêté de fumer il y a cinq mois et la «cafète» du cinquième étage était restée le seul lieu fumeurs du bâtiment. Ce matin-là, à quelques jours de l'application du décret d'interdiction de fumer dans les lieux publics, il compte : «Regarde autour de moi, il y a 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 fumeurs.» Il est 9 h 30. «En général, la première demi-heure, ça va, mais ensuite, de les avoir sous le nez, ça me gêne.» A partir de jeudi, ses clients du café de 9-10 heures et ceux du 14-15 heures iront fumer ailleurs. La cabine suédoise (lire encadré) qui doit être installée à côté du bar n'arrivera qu'en mars.

«On va perdre la convivialité». En attendant, la direction ne tient pas à ce que ses 400 salariés aillent fumer sur le trottoir. «On n'est pas mal lotis, reconnaît Benjamin, 25 ans, deux paquets par jour, créatif et directeur artistique, on a des terrasses.» Et des patios à ciel ouvert. «Ils vont se les cailler un peu, prédit le barman en jetant un oeil sur la terrasse voisine, mais ça les incitera peut-être à diminuer un peu, voire à arrêter.» Entr