Au début, les parents n'y ont pas cru. Jean-Christophe Lagarde, député-maire (UDF) de Drancy, venait d'annoncer la cantine gratuite pour tous les élèves de primaire de sa ville. C'était juste après Noël. Le lundi de la rentrée, 500 élèves supplémentaires ont déjeuné à l'école. «Et le bouche à oreille a fonctionné», raconte Henri Tamar, représentant CGT des agents territoriaux. Hier, ils étaient presque 900 de plus qu'en 2006 à déjeuner sur place. «On s'attendait à voir arriver 450 demi-pensionnaires de plus, explique le maire. On se retrouve avec le double, toute une partie de la misère sociale qui avait été ignorée jusque-là.»
Croque-au-sel. Le problème, c'est que l'infrastructure et le personnel ne semblent pas avoir suivi. Alors, hier, c'était pique-nique : tomate à la croque-au-sel, chips et sandwich pour tout le monde. Les agents techniques et le personnel des cantines de Drancy étaient en grève pour obtenir une prime de 2 200 euros annuels et dénoncer leurs conditions de travail. Mille enfants de plus et seulement trois personnes en renfort pour les servir, ont calculé les membres de la CGT ou des parents d'élèves. «Le maire avait dit que ce temps de cantine serait un temps d'éducation, pour éviter les problèmes d'obésité», se souvient Thierry Bégasse, vice-président FCPE du primaire sur la commune. Impossible avec un éducateur pour 43 élèves, constate-t-il. «Avant, il y avait un éducateur pour 32 enfants, raconte Henri Tamar. On po