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Libération

La difficulté des enquêtes «ethnoraciales»

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Les représentants juifs et musulmans aimeraient avoir accès à de telles statistiques.
publié le 1er février 2007 à 5h47

Le comptage des Noirs, effectué par un institut de sondage, TNS-Sofres, constitue une première en France et relance le débat très vif sur la légalisation des statistiques ethniques ou religieuses. Cette initiative du Conseil représentatif des associations noires (Cran) pourrait faire école. «Ce serait très intéressant d'avoir ce type de données. Depuis vingt ans, on nous annonce le même nombre de musulmans en France», déclare Fouad Alaoui, vice-président du Conseil français du culte musulman. Interdire de tels recensements est, selon lui, une «hypocrisie», puisque les «études sur les musulmans se multiplient et sont souvent biaisées».

Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), souhaite lui aussi pouvoir prendre la mesure de sa communauté. Quand il avait voulu procéder à une enquête, en avril 2006, il s'était heurté au refus de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). A sa demande, la Sofres devait sélectionner des noms à consonance juive dans l'annuaire et interroger ces personnes sur leurs pratiques religieuses, leurs opinions politiques. Un tel fichier a été jugé contraire à la loi de 1978 qui interdit la collecte d'informations sur les origines ethniques ou religieuses. «La méthode patronymique était la seule possible. On ne peut pas interroger toute la population française pour atteindre les juifs qui ne sont que 1 %», plaide Cukierman.

Cette fois, la Cnil n'y trouve rie