Ancien doyen de l'inspection générale de l'Education nationale, Dominique Borne est président de l'Institut européen en sciences des religions (IESR). Il revient sur la polémique suscitée par l'envoi massif, il y a une dizaine de jours, à des établissements de l'Education nationale, d'un livre réfutant au nom du Coran le darwinisme et la théorie de l'évolution (lire ci-dessous). L'ouvrage rappelle aussi le rôle du corps enseignant face à ces croyances. Né au XIXe siècle, en réponse aux travaux de Charles Darwin sur l'évolution des espèces, le créationnisme repose sur une lecture littérale de la Genèse, premier livre de l'Ancien Testament. Aux Etats-Unis, plusieurs Eglises, essentiellement protestantes, nient la thèse de l'évolution et affirment que l'homme est inchangé depuis sa création par Dieu.
Assiste-t-on en France à une offensive des créationnistes pour propager leurs croyances, notamment à l'école ?
Il y a des offensives isolées, mais c'est tout. Cela n'a rien à voir avec les Etats-Unis, où les fondamentalistes liés à Bush exercent de réelles pressions. Il faut certes alerter les enseignants, mais sans voir le diable à tous les coins de rue. Dès que cela touche à l'islam, tout le monde perd la raison. Ce qui est intéressant à souligner dans cette affaire, concernant les Etats-Unis, c'est l'alliance objective entre les fondamentalistes de Bush et les fondamentalistes musulmans.
Quelle doit être l'attitude des enseignants face au créationnisme ? Doivent-ils signaler aux en