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«J'ai senti qu'on était en danger quand la tente s'est soulevée»

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Au deuxième jour du procès qui voit la ville de Strasbourg jugée pour homicides et blessures involontaires, après la chute d'un arbre dans le parc de Pourtalès qui avait fait 13 morts et une centaine de blessés en 2001, le tribunal a donné la parol
par Thomas CALINON
publié le 6 février 2007 à 7h00

Le 6 juillet 2001, à Strasbourg, dans le parc de Pourtalès, un platane centenaire, haut d'une quarantaine de mètres, s'était abattu sous l'effet d'une mini-tornade sur la tente où s'était réfugiée le public d'un spectacle en plein air. Bilan : 13 morts et une centaine de blessés. Au deuxième jour du procès, au cours duquel la ville de Strasbourg est jugée pour homicides et blessures involontaires, le tribunal a donné la parole aux victimes. Extraits.

Alain Lescure, 43 ans, blessé à la colonne vertébrale et à la tête. A porté un corset pendant 9 mois.
« Je me rappelle qu'en arrivant, je me suis dis : « Tiens, c'est bizarre cette tente sous les arbres ! » Mais je n'étais pas en état de vigilance. C'était organisé par la ville, c'était pas des gamins qui faisaient ça dans leur garage… J'étais totalement en confiance. J'ai senti qu'on était en danger quand j'ai vu que la tente se soulevait. Je n'ai pas eu le temps de l'exprimer, l'arbre est tombé. Je ne sentais plus mes jambes, je ne pouvais plus bouger. A côté de moi, il y avait un enfant dans le coma et une femme avec la boîte crânienne défoncée, qui est morte plus tard. Comme il n'y avait plus de civières, on m'a porté sur une planche et on m'a déposé dans un clairière, dans la boue. Je suis resté là très longtemps parce que je ne suis arrivé à l'hôpital qu'à 1 heure du matin alors que l'accident a eu lieu à 22 heures. Je crois qu'on m'a oublié. »

Roland Gonzalez, 59 ans, paraplégique depuis la catastrop