Christine Bellas-Cabane préside le Syndicat national des médecins de PMI (protection maternelle et infantile). Avec quelques autres, elle avait été à l'origine de la pétition «Pas de zéro de conduite», qui dénonçait la volonté de certains, dont celle de Sarkozy, de vouloir instituer un dépistage précoce des troubles de l'enfant, allant jusqu'à lier ces troubles à de futures conduites délictuelles. Plus de 200 000 personnes l'ont signée. A la veille de la publication de l'avis du Comité national d'éthique sur cette question, Christine Bellas-Cabane revient sur cette mobilisation passée, et toujours présente.
Alors, vous avez gagné ?
Ce fut et c'est, en tout cas, un mouvement qui fera date. Il a entraîné des réactions en série. Nous avons lancé cette pétition il y a un an. Elle a permis qu'un débat qui était alors confiné dans les débats entre professionnels s'ouvre et déborde dans la sphère publique. Tout le monde a été mis au courant de ce qui se tramait. Ensuite, cela a provoqué un décloisonnement interprofessionnel. Des médecins de tous horizons se sont unis pour défendre une éthique de la profession. C'était une urgence, car établir dans un projet de loi un lien entre troubles de la conduite et délinquance était inacceptable.
Finalement, ce lien a été retiré...
Tout à fait. Juste avant notre colloque, en juin dernier, le ministre de l'Intérieur nous a appelés. Et il a pris la mesure de notre mobilisation, car il nous a dit que l'article en cause dans le projet de loi de la pr