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Libération

Au tribunal, le juge Burgaud attaque «Libération»

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En cause, une tribune d'Emmanuel Poncet évoquant le procès Eichmann.
publié le 7 février 2007 à 5h54

L'audition du juge Fabrice Burgaud devant les députés de la commission Outreau et retransmise en direct à la télévision, il y a tout juste un an, a suscité abondance de réactions, polémiques et controverses. Elle a notamment inspiré une tribune parue dans Libération du 18 février 2006, sous la plume du journaliste Emmanuel Poncet. Dans cet espace de débats qui héberge des contributions internes ou externes, le journaliste développait une réflexion sur le formatage des cadres, se référant notamment aux travaux d'Hannah Arendt, ou de Rony Brauman et Eyal Sivan sur le procès du criminel nazi Adolf Eichmann.

Genèse. Cette contribution vaut à son auteur et à Libération une double poursuite pour injure publique : celle de Fabrice Burgaud qui réclame 120 000 euros de dommages et intérêts ; et celle du garde des Sceaux. L'audience se déroulait, hier, devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Au président qui l'interroge sur la genèse de ce papier, Emmanuel Poncet explique : «Je m'intéresse moins au droit qu'aux idées. Comme beaucoup de gens j'ai été très intéressé, touché aussi, par ce qui se passait lors de ces auditions, auxquelles il était difficile d'échapper.»

En voyant le jeune juge se défendre et assurer qu'il avait bien fait son travail, Emmanuel Poncet dit avoir immédiatement pensé aux théories d'Hannah Arendt sur la «banalité du mal», et à leur transposition dans le milieu du travail par le psychologue Christophe Dejours qui a développé le con