C'est rafraîchissant. En rendant public son avis «sur la détection de certains troubles du comportement chez le très jeune enfant», le Comité national d'éthique se paye le très prestigieux Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il critique vertement l'expertise collective de l'Institut qui tendait à établir des liens entre troubles de la conduite chez l'enfant et délinquance future. Un travail qui avait provoqué, en écho, une forte mobilisation des professionnels de la petite enfance (Libération d'hier), avec la pétition «Pas de zéro de conduite».
Choix. Ce sont d'ailleurs les auteurs de cette pétition qui ont, au printemps dernier, saisi le Comité national d'éthique. Bien leur en a pris, tant la réponse des sages leur est favorable. D'abord, l'objet même du travail de l'Inserm est remis en cause : «Il convient de souligner l'ambiguïté de la définition du "trouble des conduites" car elle tend à occulter les frontières entre pathologie et délinquance, entre démarche médicale et démarche judiciaire.» De même, le comité s'étonne du choix très particulier des experts, tous ou presque appartenant à la même école de pensée. Le comité se permet ensuite de leur donner un petit cours d'histoire de rattrapage : «La tentation de réduire, classer et hiérarchiser l'ensemble des dimensions de la complexité des comportements humains à l'aide d'une seule grille de lecture, et de s'en servir pour prédire l'avenir des personnes est une tent