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Libération

Eloge d'un marlou intense

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Trajectoire imprévisible d'un acteur dont les écarts nourrissent la profondeur.
par BAYON
publié le 9 février 2007 à 5h57

Samy Naceri a une carrière en ligne brisée comme sa vie et ses dents de devant. Double sombre du faux ami Zidane, 45 ans, il est dérangeant comme dérangé, violent un peu fourbe sympathique à tous ces titres caractériels confondus. Avant Indigènes avec Jamel, on l'a vu surtout en Taxi, dont atterrit en salle ces jours-ci le quatrième rush marseillais ­ mais Samy, de son vrai nom Saïd, père algérien et mère française, est un titi. On a tout dit sur Taxi, son roulage de mécaniques, ses dérapages xénophobes cacous plus ou moins contrôlés. Vulgaire, bah. Morales Naceri s'en sort par le haut.

Il n'y a pas que les jantes custom dans la vie ; il y a aussi Bab El Web, comédie kebab pas antipathique où notre homme «figure» en toute convivialité.

Bipolaire populaire. Il a débuté en grande pompe : la Révolution française et Léon en flic masqué dès 1994, qui dit mieux ? Dans ses films suivants, de Rai en Malik le Maudit, de la Roulette rouge à Nid de Guêpes en passant par Coup de vice, Cantique de la racaille ou Féroce, sans oublier tels patrimoniaux le Petit Poucet et l'Aîné des Ferchaux, Samy est parfois Samy ou Sammy, mais aussi systématiquement Ahmed, Nordine ou Mohamed, rappelant à l'intéressé où l'on est (Là-bas mon pays), entre autres Rachid, Karim, Kamel, Yasir, voire Zn...

Samy Naceri, beaux traits acérés (notamment par un pare-brise une nuit de bringue en