Toulouse de notre correspondant
«Comme Iparretarrak le disait, il faut que le Pays basque puisse vivre» : c'étaient, hier matin sous une pluie fine, les premiers mots de Philippe Bidart, 53 ans, à sa sortie de la prison de Clairvaux (Aube). L'ancien leader de l'organisation clandestine basque a ajouté : «Ma joie n'est pas complète parce que l'Etat français ne reconnaît pas le Pays basque. Ma joie n'est pas complète parce que c'est la fête des amoureux aujourd'hui, que j'aime le Pays basque et que je ne peux pas y rentrer», Bidart étant interdit de séjour dans certains départements. Avant de s'engouffrer dans une voiture, il a déployé une ikurrina («drapeau basque»), puis a levé le poing. Ces propos ont suffi à déclencher un début de polémique. Le ministre de la Justice, Pascal Clément, s'est déclaré «profondément choqué que, au lieu [...] de sortir discrètement de la détention, Bidart a choisi de faire des déclarations qui ont choqué. Nous attendions plutôt des mots d'excuses vis-à-vis des familles des deux CRS et du gendarme dont il est responsable de la mort». Le ministre n'exclut pas d'engager des poursuites.
«Patxi». Philippe Bidart doit désormais travailler pendant sept ans à Béziers (Hérault) dans un centre d'entraide aux demandeurs d'asile de la Cimade. Béziers où, samedi, sera organisé un rassemblement pour l'accueillir. Le maire d'Arbérats-Sillègue, 300 habitants dans le Pays basque intérieur, ne sera pas du déplacement. «Mais j'y serai