Les grands mots : Jean-Louis Borloo en a usé hier pour défendre à l'Assemblée nationale le projet de loi instituant un Droit au logement opposable (Dalo). «Vous êtes saisis d'un de ces textes fondamentaux de la République (...).Il aura une force irréversible.» Et d'ajouter que le Dalo est «l'aboutissement d'un long parcours républicain» jalonné par de nombreuses lois votées ces vingt dernières années, dont la loi Besson du 31 mai 1990, très axée sur le droit au logement des plus démunis. Jean-Louis Borloo a aussi affirmé que l'institution de l'opposabilité «fera date dans les politiques et les conquêtes sociales dont ce pays peut s'honorer». Un enthousiasme partagé par Christine Boutin (UMP), rapporteure de la commission des affaires sociales : «Il est des moments qui justifient à eux seuls les aléas de la vie politique. Ce projet de loi est l'aboutissement d'une longue marche entamée il y a 50 ans par l'Abbé Pierre (...). Il s'imposera au prochain président de la République.»
«Fébrilité». Jean-Yves Le Bouillonnec (PS), chargé de défendre au nom de son groupe une exception d'irrecevabilité, a sérieusement douché ce lyrisme. «L'exigence républicaine, c'est de ne pas se contenter de s'enthousiasmer», a-t-il asséné, pointant un texte «sorti de nulle part», «rédigé dans la fébrilité» en réponse à l'action contre la précarité engagée en décembre par les Enfants de Don Quichotte. Il a souligné que «ce texte comporte un gra