Professeure de maths au lycée Alexandre-Dumas de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Sophie Rodoz, 32 ans, a cette année une heure de cours hebdomadaire en moins du fait qu'elle enseigne dans des classes préparant au bac, où le travail est plus lourd. Mais avec la dernière réforme qui les réduit drastiquement, elle n'est pas sûre de garder cette «décharge» : «Ce qui me met le plus en colère, dit-elle, c'est qu'on nous demande de travailler plus sans gagner plus. A qui d'autres se permet-on de demander cela ? A Volkswagen, l'an dernier, et encore il y avait eu une négociation.»
«Image». A ses côtés, Carole Jouve, 35 ans, normalienne agrégée d'anglais, risque aussi de devoir travailler une heure hebdomadaire de plus l'an prochain pour le même salaire. «Le problème va au-delà de cette heure, explique cette militante du Snes, premier syndicat du secondaire, c'est l'image que l'on donne ainsi de nous : des gens qui ne travaillaient pas et que l'on remet au boulot.»
Les enseignants du lycée Alexandre-Dumas ont rejoint le camp de la contestation (lire encadré). Situé dans les hauts de Saint-Cloud, entre de petits immeubles de standing et de belles maisons cossues, l'établissement est habituellement paisible. Les élèves, issus de milieux favorisés on compte 30 boursiers sur 1 500, lycéens et élèves des classes préparatoires ne posent pas de problèmes. Les parents, pleins d'ambition pour leurs enfants, leur ont inculqué le goût de la réussite. <