«Nicolas Sarkozy prend des arrêtés illégaux, et il les fait exécuter avant qu'aucun juge n'ait pu les examiner» : Me Sébastien Bono ne décolère pas. Ce matin, il doit se présenter devant le juge administratif, statuant en référé sur un arrêté d'expulsion. Mais son client, Lahouari Mahamedi, est déjà entre les mains de la sécurité militaire algérienne après avoir été embarqué hier à Roissy.
Squat. Lahouari Mahamedi a été «aspiré dans une spirale judiciaire d'une affaire trop grande pour lui», explique son avocat. L'affaire dite de la «filière tchétchène». Cet Algérien de 35 ans, marié à une Française et père de trois enfants, avait prêté le squat qu'il occupait à La Courneuve à un compatriote, en décembre 2002, alors qu'il séjournait en famille à Oran. Mais ledit compatriote s'est révélé être Merouane Benhamed, le «chimiste» d'un groupe préparant des attentats en France.
A Oran, en regardant les informations télévisées, Lahouari Mahamedi assiste à la perquisition médiatique de son domicile de la cité des 4 000. Il rentre en France et se présente spontanément à la police. Mais finit par écoper de six ans de prison pour «participation à une organisation de malfaiteur en vue d'une entreprise terroriste», en juin 2006. «Sans aucune interdiction de territoire français, contrairement à tous les autres prévenus», souligne Me Bono, qui y voit le signe d'un embarras du tribunal à le déclarer coupable.
Le juge d'application des peines lui a accordé des permiss