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Interview

Georges Felouzis : Oui «Un reflet plus fidèle de la société»

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Discriminations. Faut-il instaurer des statistiques ethnoraciales ? Georges Felouzis, professeur de sociologie à l'université Bordeaux-II, n'a pas signé le texte.
publié le 23 février 2007 à 6h17

Georges Felouzis est professeur de sociologie à l'université Bordeaux-II. Il explique pourquoi il n'est pas signataire de l'«engagement républicain contre les discriminations».

Vous êtes contre les statistiques ethnoraciales ?

D'abord, je tiens à dire que je trouve que c'est une très bonne chose qu'il y ait un «engagement républicain contre les discriminations». C'est un enjeu qui a un impact sur notre modèle social, sur notre modèle d'intégration. C'est en grande partie pour cela que ce sujet suscite des débats aussi passionnels. Par ailleurs, la question que pose la pétition est une vraie question : doit-on faire des statistiques ethniques, ou dispose-t-on d'éléments suffisants pour comprendre comment fonctionne notre société ? Quelles populations souffrent de discriminations ? Pour autant, je ne suis pas totalement d'accord sur la manière dont la question est traitée dans ce texte. D'abord, de quelles statistiques parle-t-on ? Le texte fait l'amalgame entre tous les types de statistiques. Or, qu'une entreprise construise des statistiques, ça n'est pas la même chose que s'il s'agit de l'Etat, de chercheurs, d'associations... Prendre position pour s'opposer à toute forme de statistiques me paraît excessif.

Selon les cas, vous êtes pour ou contre ?

Je pense que si les entreprises se mettent à faire des statistiques ethniques, cela peut poser problème pour les individus qui ont une expérience plutôt négative de ce genre de pratique. Jusqu'à présent, cela a plutôt servi à discriminer qu'à lutter contre les discriminations. Pour autant, on pourrait imaginer que