Fille d'Auvergne à la dérive qui a connu la rue, l'alcool et la bagarre, Corinne Géry, 35 ans, vient de tuer son dernier mari à Clermont-Ferrand, onze ans après avoir frappé à mort un ancien amant. Dans ses accès de colère, la jeune femme de petite taille et menue, blonde aux yeux bleus, peut manifester une force inouïe.En ménage depuis sa sortie de prison en 2005 avec Pierre Horn, un gitan de 38 ans qui picolait pas mal, Corinne Géry habitait avec lui au premier étage de la maison de son beau-frère, dans le quartier délabré de Fontgiève, non loin du tribunal de Clermont-Ferrand.
Via une association de réinsertion, elle travaillait comme agent d'espaces verts. Elle voyait de temps en temps ses deux enfants de 11 et 13 ans, qui restent placés depuis tout bébés. «En dehors de ses épisodes de délinquance destructeurs, elle est maternelle, attachante et sensée», dit son ex avocate Catherine Raynaud, «mais quand elle se trouve dans un contexte de violence, d'alcool ou de drogue, elle réagit très fort car elle a connu la rue très jeune, et là, surtout pour une fille, soit vous prenez le dessus, soit vous subissez».
«Geste de défense». Samedi soir, elle avait bu, lui aussi, lors d'une fête à la maison avec le frère de Pierre Horn et sa compagne. Selon le procureur Michel Valet, une «scène de violence a éclaté pour un mobile peu clair, une dispute bruyante qui n'était pas la première du genre, elle a eu un couteau en main et a porté plusieurs coups à son mari dont un