Maurice Papon - condamné pour complicité de crime contre l'humanité - a été «un grand Commis de l'Etat», Bruno Gollnisch - condamné pour négationnisme - est «un homme bien» et «un bon conseiller municipal», et l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic de 1980 qui visait «des Juifs coupables» a tué «trois Français, non juifs». Interviewé le jeudi 1er mars sur France Culture dans l'émission «le rendez-vous des politiques», Raymond Barre a tenu des propos qui ont «scandalisé» le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).L'ancien Premier ministre a pris la défense de Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de crime contre l'humanité pour son rôle dans la déportation de Juifs sous l'Occupation alors qu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde. Papon aurait-il dû démissionner? A cette question, l'ancien Premier ministre répond par une autre question : «Est-ce que tous les fonctionnaires de l'Etat qui étaient en fonction à l'époque auraient dû abandonner leurs responsabilités?» Pour lui, la réponse est non : «Quand on a des responsabilités essentielles dans un département, une région ou à plus forte raison dans le pays on ne démissionne pas. On démissionne lorsqu'il s'agit vraiment d'un intérêt national majeur». Et tel n'était pas le cas «car il fallait faire fonctionner la France». Le fait que les fonctionnaires soient alors restés en place
Barre: Papon, «un grand commis de l’Etat», Gollnisch, «un homme bien»
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par Catherine COROLLER
publié le 2 mars 2007 à 7h00
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