La Roche-sur-Yon envoyée spéciale
Sujet à des «accès de don juanisme», Jean-Pierre Baudry reconnaît qu'il «aime séduire». Il fait des compliments et des propositions sexuelles à tout va : lors d'entretiens d'embauche, ou aux femmes qui travaillent sous ses ordres... Et parfois, ça marche, puisqu'il admet avoir donné quelques coups de canifs à son contrat de mariage, en ayant des «relations sexuelles consenties» avec certaines subalternes. L'ennui, c'est que les femmes très nombreuses qui défilent, depuis lundi, devant les assises de La Roche-sur-Yon (Vendée) ne dressent pas de lui le portrait d'un charmeur. Plutôt celui d'un pervers manipulateur qui use de son pouvoir.
Neuf d'entre elles l'accusent de harcèlement, agressions sexuelles ou viols, durant la période où il dirigeait la Maison d'Ariane (2002-2005), un foyer maternel créé par une association d'opposants à l'avortement et financé par le conseil général de Vendée. D'autres surgissent de son passé professionnel, parfois lointain, pour dénoncer des faits du même ordre, tus ou étouffés à l'époque. Jean-Pierre Baudry, 63 ans, les regarde d'un air de Droopy ennuyé. Et quand le président Hovaere l'interroge, il peine à trouver les motifs de ce «complot» ourdi par tant de femmes qui, pour certaines, ne s'étaient jamais rencontrées.
Vulnérables. Jean-Pierre Baudry a fait l'essentiel de sa carrière dans le secteur social, souvent à la tête d'institutions chargées de protéger des personnes fragile