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Libération

L'épidémie de grippe aviaire comme si elle était là...

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Près d'Amiens, une simulation a permis d'évaluer le rôle des acteurs médicaux.
publié le 2 mars 2007 à 6h25

Amiens envoyé spécial

Le préfet de région, le visage détendu : «C'est quand même plus amusant que d'habitude.» Le médecin généraliste, un peu désarçonné : «Il faut que je m'habitue, je croyais qu'on était au stade épidémique 5A, et en fait on est au stade 5 B.»Un étudiant en médecine, qui joue un malade atteint de la grippe aviaire, un rien agacé : «Moi, c'est Alexis, et dans le scénario ma femme c'est Emilie et non pas Gaëlle comme c'est écrit.»

Alexis est néanmoins intarissable. Il tousse avec conviction, et fait les cent pas dans la salle d'attente d'un médecin généraliste de Doullens, petit bourg près d'Amiens. A ses côtés, la secrétaire médicale a enfilé son masque : «Je ne dois pas m'en séparer, c'est ce qu'on m'a dit.» Son rôle ? Il est essentiel : «Chaque fois qu'un patient arrive, il doit se laver les mains, enfiler un masque sur son visage, en attendant d'être ausculté. Et je dois bien veiller à la poubelle hermétique.» Autour, il y a plus d'une dizaine de caméras et de journalistes qui ne savent où donner du virus. C'est que, partout, l'heure est grave. Nous sommes, certes, en pleine simulation, mais ça y est, elle est là. La grippe aviaire a débarqué, et selon l'échelle du plan gouvernemental nous sommes au stade 5B, c'est-à-dire la présence en France de foyers épidémiques. «C'est presque le maximum. Au stade 6, c'est la pandémie», explique le directeur général de la santé, le professeur Didier Houssin. Il a supervisé, hier