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Libération

Prisons : le retour de bâton

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publié le 8 mars 2007 à 6h31

Comme les policiers ou gendarmes, les surveillants de prison font l'objet de plaintes de plus en plus nombreuses auprès de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Même si le mode de saisine de l'instance (via un député ou un sénateur) est encore moins évident pour un détenu. Dans son rapport 2006, publié aujourd'hui (lire ci-contre) et dont Libération dévoile l'essentiel, la CNDS donne un coup de projecteur sur ces plaintes contre l'administration pénitentiaire, qui représentent 14,9 % des dossiers reçus depuis 2001 (71 sur 474), et dresse une sorte de bilan de son action dans ce domaine.

«Complaisance». De 3 dossiers en 2001 (sur 19), on est passé à 22 en 2006 (sur 140), relate la commission. Dans la dernière fournée, 5 plaintes visent le seul centre pénitentiaire de Liancourt (Oise). Elles ont déjà fait l'objet d'avis extrêmement sévères de la part de l'instance, qui a réclamé des sanctions disciplinaires et pénales contre plusieurs surveillants de la maison d'arrêt (Libération des 14 décembre 2006 et 22 janvier 2007).

Tabassages, humiliations... A Liancourt, un petit groupe faisait régner un «climat de terreur» sous la houlette du premier surveillant, B. C., qui «semble avoir exercé un pouvoir illégitime, arbitraire, de par la passivité, si ce n'est la complaisance, du directeur adjoint M. H.», écrit la CNDS.

Deux surveillants ont été suspendus en janvier, après avoir été condamnés par la justice (quatre mois de prison avec