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Libération

Mis et Thiennot, jugés, graciés, mais pas réhabilités

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La Cour de cassation ne rouvre pas le dossier, faute d'éléments nouveaux.
publié le 20 mars 2007 à 6h44

Aucun cri ne résonne dans le couloir du palais. Pas de protestation, ni même de rage, juste du dépit. Proches et défenseurs de Mis et de Thiennot ne sont pas surpris par le rejet de leur requête en révision. «Je ne m'attendais pas à autre chose. On va continuer à lutter», dit Léandre Boizeau, président du comité de soutien. Derrière les portes de la Cour de cassation, protégées par un cordon de gendarmes, on vient de les débouter pour la cinquième fois.

Depuis le refus de ces mêmes juges de blanchir Guillaume Seznec, le 14 décembre, ils ne croient plus cette institution capable de reconnaître ses erreurs. «Cette justice est malade, malade de ses certitudes, de sa foi en son infaillibilité, de son manque d'humanité, tonne leur avocat, Jean-Paul Thibault. On se demande si une telle justice aurait reconnu l'innocence de Dreyfus?»

«Torturés». La veuve de Gabriel Thiennot reste muette d'émotion devant les caméras. «Je me battrai toujours», murmure-t-elle. Raymond Mis, 79 ans, est absent. Sa famille craignait qu'il ne supporte pas ce nouvel échec. Cela fait soixante ans qu'il tente de réhabiliter son nom. Condamnés en 1947 à quinze ans de travaux forcés pour le meurtre d'un garde-chasse, graciés en 1954, les deux hommes n'ont jamais cessé de clamer leur innocence.

Après la découverte, dans un étang du Berry, fin 1946, du corps de Louis Boistard, abattu de quatre coups de carabine, les enquêteurs privilégient la piste des braconniers. Mis et Thiennot, qui