Les écoles de l'Est parisien vont-elles se transformer en terrain de chasse ? Au 77, boulevard de Belleville, la rentrée des classes se déroule au milieu des banderoles déployées jusqu'en travers de la chaussée. Des prénoms d'enfants sans papiers, menacés d'expulsion, sont apposés sur la rambarde. En ce jeudi matin, ils sont plus de deux cents parents à dénoncer la traque des étrangers aux abords des établissements scolaires. «Les enfants à l'école, pas en rétention», scandent-ils d'une seule voix. Lundi, le père d'un élève, monsieur Huang, a été arrêté, puis libéré. Le même jour, une femme, madame Sun, également sans papiers, était interpellée un peu plus haut devant la maternelle de la rue Rampal, au moment où elle venait chercher sa nièce. Elle a été relâchée quelques minutes plus tard sous la pression des parents.
«Ça devient invivable Belleville ! On ne peut plus sortir ses enfants sans qu'ils soient témoins d'une rafle et ça peut être les parents de leurs copains», s'écrie Aline Beilin. Cette professeure de philo et membre de Réseau éducation sans frontières (RESF) vient de déposer les siens rue du Général-Lassalle. Une école qui, avec sa voisine de la rue Rampal, a été, mardi, le théâtre d'une autre opération policière encore plus musclée. Depuis, parents et enfants des deux groupes scolaires sont sous le choc. Plusieurs écoliers ont essuyé des gaz lacrymogènes. Une psychologue a été appelée par la directrice de Rampal. «J'ai un fils de cinq ans. Il es