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Libération

«Ils veulent mettre les écoles parisiennes au pas»

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Scandale après la garde à vue d'une directrice à la suite d'une rafle de sans-papiers.
publié le 24 mars 2007 à 6h48

La directrice de l'école maternelle de la rue Rampal à Belleville, à Paris, n'était pas à son poste vendredi. Valérie Boukobza était retenue par les flics. Elle pensait être convoquée à 9 heures au commissariat central du XIXe arrondissement pour témoigner des incidents qui ont suivi l'interpellation d'un parent sans papiers devant son établissement mardi (Libération de vendredi) : elle s'est retrouvée en garde à vue pendant plus de cinq heures pour «outrage et dégradation de biens publics en réunion». La police lui reprocherait d'avoir «tapé sur une voiture de police». Le parquet de Paris a ordonné sa remise en liberté dans l'après-midi.

Trop tard. Les syndicats du primaire, les fédérations de parents d'élèves, Bertrand Delanoë, le PS, José Bové, le PC, l'Unef, etc., ont condamné ce que Jack Lang a qualifié d'«atteinte aux droits humains qui déshonorent notre pays». «C'est à l'un des derniers refuges des valeurs de la République ­ l'école ­ que le ministre-candidat de l'UMP s'attaque en posant la dernière pierre de son action au sein de ce gouvernement», a estimé Dominique Voynet.

Cette garde à vue n'a fait qu'accentuer le malaise des enseignants et des parents. Au point que, dans la soirée, le ministère de l'Intérieur s'est fendu d'un télégramme adressé aux préfets pour leur «rappeler que l'exécution des mesures d'éloignement d'étrangers en situation irrégulière ne doit en aucun cas donner lieu à des interpellations dans l'enceinte ou à proximi