Ils n'osent pas se plaindre, mais on entend qu'ils sont déçus. Les avocats des personnalités mises en cause dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola ont accueilli avec un certain fatalisme l'annonce des réquisitions de renvoi formulées hier par le parquet de Paris. Dans ce dossier, certains d'entre eux auront livré, et perdu, l'une des guérillas judiciaires les plus dures livrées à un juge financier, cherchant non seulement à faire annuler les poursuites pour «commerce illicite d'armes», mais déposant de multiples plaintes pour «faux et usage de faux» contre le juge Philippe Courroye. Le parquet requiert le renvoi de quarante-deux mis en examen, parmi lesquels les trafiquants présumés Pierre Falcone et Arcady Gaydamak, toujours en fuite, et certaines personnalités poursuivies pour avoir reçu des fonds : Jean-Christophe Mitterrand, Charles Pasqua, Jean-Charles Marchiani, Jacques Attali, Paul-Loup Sulitzer... Puisé sur les stocks de l'ex-bloc soviétique, l'armement vendu à l'Angola depuis les bureaux de Falcone et Gaydamak à Paris est évalué à 790 millions d'euros. Il s'agit de chars T-62, d'hélicos MI-25, de véhicules blindés, de canons de 122 mm, de milliers de kalachnikovs sans oublier les mines antipersonnel qui ont alimenté la guerre civile angolaise de 1993 à 1997.
Distance. L'annonce, début mars, de la nomination de Philippe Courroye comme procureur de la République de Nanterre et son départ programmé du pôle financier a précipité le règlement du d