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Libération

«Il y a un geste que le tribunal trouve terrible»

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publié le 2 avril 2007 à 6h58

Créteil tribunal correctionnel

Depuis le début de l'audience, elle trépigne, râle, souffle que «c'est long». On l'appelle. Elle grogne «enfin», se lève, rejoint à la barre un homme grand, jeune, un peu épais. Il a trois têtes de plus qu'elle. Ils ne se regardent pas. La présidente rompt le silence. «Monsieur D., vous reconnaissez avoir volontairement porté des coups sur madame D., votre mère ?» Il acquiesce. «J'ai giflé ma mère.» La présidente : «Et pas seulement. Il y a un geste que le tribunal trouve terrible...» Il hoche la tête. «J'ai craché sur ma mère.»

La présidente laisse passer un silence. Puis, d'une voix neutre, résume les faits. Hassen a 31 ans, trois enfants qui vivent avec son ex-compagne. Il est chômeur, titulaire du RMI. Un soir du mois d'août, il est en visite chez sa mère, où habite encore son jeune frère. Lorsque Mme D. rentre au domicile, une dispute éclate. «Un conflit familial dont les motifs nous apparaissent complexes.» Hassen veut expliquer. «Mes parents sont en train de divorcer. J'ai essayé de me mettre comme médiateur. Ma mère a toujours dominé chez nous. Mon père est vieux, malade. Elle a profité du divorce pour essayer de tout lui prendre.»

La présidente le coupe. «Monsieur, vous avez 30 ans, trois enfants. Vous avez l'âge de vous occuper de vos enfants, pas de vos parents.» Il proteste : «Elle a fait des choses inadmissibles.» Mme D. sanglote. «Mon fils, mon propre fils, je l